Gigantesque prouesse que d’entrer en conflit avec celui que j’appelle Aujourd’hui
Parce que hier encore je me souviens de ce que je pensais demain
Demain, aujourd’hui, jamais épanouie, et vite dans l’oublie
N’y-a-t-il pas brouillon d’esquisse de malice dans ce caprice
À vouloir voir, croire, boire l’eau de vie de la vie d’aujourd’hui
Parce que demain je vais trancher entre hier et aujourd’hui
Comparer pour devancer les attentes des jours à venir
Avenir proche, toujours trop loin, caché, suspendu tout près
Prêt à souffler sur les bougies qui illuminent le sens de mes pétrins
Auxquels demain je n’accorderai plus aucun souci, de ce par sursis
À remettre à demain la chose qui hier encore freinait la lueur de ce matin.
Je suis fatigué, usé, malmené
Comme un pantin lié aux cordes tendues qui tendent à tendre mon corps
Dans cette notion d’érosion lente, latente, battante
De la poussière que je suis vers son apogée loin d’ici.
Suffisent qu’agissent enfin ces résistances
Pour qu’enfin s’émiette l’attente
D’une journée de trop, dos à dos
Face à face avec mon dernier souffle.
Enfin j’y suis.
Et avec moi je t’emmène
Mon seul ami.